La seconda parte dell’intervista ad Ahmed Laafifi (in francese)

Est-ce que vous pensez que l’université marocaine se trouve au même niveau des autres université européennes ?

“On ne peut pas dire que l’Université marocaine est au même niveau. Les compétences des professeurs et des spécialistes, en termes des diplômes et connaissances sont presque les mêmes. Mais en termes de résultats ce que nous faisons est bien sûr inférieur. Primairement c’est un problème de moyens : au Maroc l’Université a très peu de moyens. Deuxièmement c’est un problème aussi de nombre d’étudiants : malgré la déperdition on a encore trop d’étudiants dans certains champs, dans certaines formations. Il y a beaucoup de diplômés qui ne trouvent pas de travail. Pourquoi ? Parce que jusqu’à 1943-44 l’Etat offrait beaucoup de postes. Et donc tous les étudiants qui avaient une formation générale en littérature, langues, sciences humaines, trouvaient un emploi après le diplôme. L’OMC – organisation mondiale du commerce – et la banque mondiale ont demandé, ont poussé le Maroc à réduire les postes de fonctionnaires. En 1981 l’Etat marocain offrait entre 40-50000 poste chaque année dans les ministères, dans l’éducation, dans l’Université, dans les Lycées. Maintenant ce sont 7000 postes.”

 

Pourquoi l’Organisation Mondiale du Commerce vous a demandé de réduire ces postes dans les structures de l’Etat ?

“Parce qu’ils prennent des décisions à partir des bureaux, ils ne sont pas sur le terrain et ils ne connaissent pas la réalité économique des pays. C’est un gros problème. Un étudiant qui a passé 4-5 ans à l’Université, quand il sort avec son diplôme en Géographie, en Littérature, en Langue, l’entreprise privée ne le recrute pas parce qu’ elle dit :  « votre diplôme c’est bien, mais si je vous prends, il faut encore que je vous forme pour un an ou deux ». Et ils ne veulent pas payer pour ça. Les entreprises au Maroc préfèrent recruter des diplômés des écoles privées du commerce, alors que l’université est gratuite. La Banque mondiale voit des chiffres et dit : « actuellement le Maroc a 850.000 fonctionnaires et c’est trop ! ». L’état dépense trop, les fonctionnaires ne sont pas productifs. Donc il faut réduire, il faut faire sortir à la retraite : l’année dernière le Maroc a fait ce qu’on appelle le “premier départ volontiers”. Ils ont demandé aux fonctionnaires des tous les ministères avec 20 ans de carrière s’ils voulaient partir. Et s’ils partaient on leur donnait une somme d’argent, une indemnité globale : les banques peuvent vous aider pour créer votre propre petite entreprise.”

 

Quels sont les rapports entre l’Italie et le Maroc en terme de formation et recherche ?

“Au niveau de la formation, au niveau de la recherche, les pays de l’union européenne qui sont méditerranéens et le Maroc, ils changent très peu, et donc ils ne se connaissent pas encore. Par exemple moi, avant de venir à Catane, je ne connaissait pas l’université de Catane, je ne savait pas comme le système fonctionnait, ni les possibilités de faire un échange avec Catane. Jusqu’à récemment tous les échanges culturels se faisait dans le sens vertical : c’est-à-dire avec la France. Il faut une ouverture. Depuis quelques années heureusement ce sont les rapports avec l’Espagne qui se développent. La présence de L’Italie en termes de formation et de recherche au Maroc, elle est pratiquement nulle. L’Italie est présente en Maroc à travers des entreprise italiennes, elle est présente avec l’institut culturel “Dante Alighieri” pour faire apprendre la langue et la culture italiennes, et puis il y a bien évidemment des relations politiques entre les deux pays, mais c’est tout! L’Allemagne peut-être est plus présente et plus dynamique que l’Italie qui est plus proche “méditerranéement” parlant : au niveau de l’Université nous avons des Départements d’allemand, donc nos étudiants étudient la langue allemande. Les jeunes marocains aiment bien les langues étrangères et quand ils les apprennent ils les parlent bien.”

 

Pour ce qui concerne le système scolaire au Maroc, il est composé comment ? Est-ce qu’il est le même que l’italien ou pas?

“Je pense que c’est la même chose. L’école est obligatoire jusqu’à 16 ans : l’état est obligé d’intervenir de manière un peu forte, parce qu’ à la campagne les parents ne veulent pas leur enfants systématiquement à l’école, pas tous les jours.”

 

Pour quelle raison ?

“Il y a d’abord des raisons qui sont justes : c’est que parfois l’école est lointaine. Il y a des enfants au Maroc qui font 10 kilomètres à pieds par jour pour aller à l’école. La géographie du Maroc est très diversifiée : nous avons des montagnes mais on a aussi le Sahara dans le sud. Pour les populations qui vivent dans les zones montagneuses, quand il pleut beaucoup et il y a de la neige tout est bloqué ! Et si l’école est à 10 kilomètres, les enfants des primaires (de 6 ans à 11/12 ans) ne vont pas à l’école.”

 

Il n’y a pas des moyens de transports ?

“Maintenant ce qu’il y a ce sont des associations, des ONG étrangères qui fournissent un bus ou construisent des petites cantines, des restaurants pour que les enfants puissent trouver où manger, pour éviter deux aller-retour.”

 

Est-ce qu’ il y a d’ autres raisons au-delà des longues distances ?

“Oui, certaines parents ne veulent pas envoyer leurs enfants à l’école parce qu’ à la campagne les enfants sont des bras, ils donnent leur aide. Et donc le père, il réfléchit :”Mes enfants, ils vont passer une journée assis, à lire, écrire, qu’ est-ce ça va me rapporter maintenant ? Rien ! Je préfère avoir quelqu’un pour garder les moutons, garder les vaches, garder les poules, travailler avec moi la terre, etc.” au début les parent envoyaient plutôt les garçons, pas les filles, parce que si l’école est loin, les parents ont plus peur pour les filles que pour les garçons – c’est normal – et parce que si on envoie le garçon ça suffit.”

 

La même situation que le sud de l’Italie…

“Peut-être il y a quelques années que la situation a changée. Nous vivons des choses vécues par d’autres pays méditerranéens il y a 10 ans, 15 ans, 20 ans…”

 

— 

 

Si ringrazia la Dott.ssa Marisa Tiberio per la gentile collaborazione.

Andrea Deioma

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